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Pauvreté, combattre les idées reçues, combattre les idées qui puent ! |
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Écrit par Transitio |
Samedi, 14 Septembre 2013 13:17 |
(Voir en bas de page la mise à jour du 27 octobre 2013 qui donne un bon exemple d'assisté détruisant la société)
Ces derniers temps, lorsque l’on écoute ou lit les médias du « mainstream », on a l’impression que les vrais malheureux, ce sont ceux qui payent trop d’impôts ! Quant aux vrais de vrais malheureux, c’est à peine si l’on en parle, à l’exception des pauvres Roms dont la totale misère a le triste "avantage" d’être plus "photogénique". Pour ma part, en ce qui concerne les impôts, j'ai toujours trouvé normal d'en payer et il m'a longtemps semblé que le fait d'en payer plus était le signe que je vivais mieux ! (Je ne voudrais pas revivre les années si difficiles où j'en payais si peu). Il ne peut y avoir de démocratie sans impôts, mais il faut bien sûr que ceux-ci soient équitables. Hélas cette année, mille fois hélas, nous avons pu nous rendre compte à quel point notre démocratie agonisante était au plus mal, lorsque nous avons vu notre ministre des finances déshonorer sa fonction en volant lui-même l’état (c'est-à-dire nous), et ce, sans vergogne aucune. Le comble a été atteint lorsque les français ont vu arriver à la rentrée des feuilles d'impôts chargées d'augmentations astronomiques. Ces augmentations représentent le décalage fiscale des mesures prises par le gouvernement précédent pour sauver les banques... Cet été, dans le cadre de l’une de mes activités favorites, j’ai eu l’occasion de discuter avec beaucoup de gens ; de braves gens, des gens simples, ordinaires (comme moi). Et j’ai pu prendre la mesure, avec horreur et tristesse, de la diffusion insidieuse des "idées" puantes d’une certaine droite française (Car le sinistre FN n’a plus l’apanage de cet odieux langage, hélas). Alors voilà, j’ai le sentiment que le pire sera inévitable, mais comme le colibri je fais ma part et je jette ma goutte d’eau sur l’incendie. Je vous donne donc à lire cet excellent article publié le 21 août dernier par l’excellent site actuwiki. La source de cet article qu’il faut lire absolument est bien sûr Mouvement ATD (Agir Tous pour la Dignité) Quart Monde France. Merci de lire cet article, et essayez vous aussi comme le colibri, de jeter votre goutte d’eau sur l’incendie qui grandit, qui grandit…
Pauvreté, immigration, assistanat, fraude… : cassons les idées reçues
Nous vous invitons à déconstruire des préjugés et des stéréotypes répandus sur la pauvreté et les pauvres, afin que ceux-ci cessent d’être les boucs émissaires des maux de nos sociétés et qu’ils deviennent au contraire des partenaires à part entière dans la construction d’un monde plus juste. Voici quelques-unes de ces idées reçues. Diffusez-les autour de vous, réagissez, participez au débat. Travail réalisé par ATD Quart Monde et la MRIE, Mission Régionale d’Information sur l’Exclusion en Rhône-Alpes.
1) Sur la pauvreté en général « Les pauvres coûtent cher à la société » Oui, et plus que l’on ne pense (et ils rapportent aussi !). Mais éradiquer la misère reviendrait moins cher. Dans certains domaines comme l’éducation, les personnes en situation de pauvreté coûtent moins cher que les autres, car beaucoup s’arrêtent à 16 ans ou même avant et bien peu font des études supérieures. Ce sont de mauvaises économies, mais bien réelles. 2) Sur les minima sociaux « La France distribue des minima sociaux élevés. » Faux. La France est dans la moyenne européenne. En France, le montant des minima sociaux pour une famille de deux enfants s’élève à 72% du seuil de pauvreté à 60% du revenu médian, alors qu’il est en moyenne de 76% dans l’Union Européenne (source OCDE, cité dans la revue Études et résultats de la DRESS du ministère de l’Emploi, n°464, février 2006) « Il n’y a pas assez d’argent dans les caisses pour augmenter les minima sociaux » Faux. Il y a plusieurs réponses à cette idée fausse :
Dans son rapport, le groupe de travail « Accès aux droits, aux biens essentiels et aux minimas sociaux » a estimé en préparation de la Conférence nationale sur la pauvreté et l’inclusion sociale des 10 et 11 décembre à Paris qu’« amener l’ensemble des ménages ordinaires au seuil de pauvreté mobiliserait de l’ordre de 15 milliards d’euros, que ces revenus proviennent du travail ou de la protection sociale. » En faisant appel à plusieurs des trois solutions présentées ci-dessus, cet objectif ne semble pas hors de portée. « Les pauvres font des enfants pour toucher des aides et des allocations. » Faux. Plus on a d’enfants, plus on s’appauvrit. Ce n’est pas avec les allocations familiales et le RSA qu’on peut vivre dignement en famille. Une famille proche du seuil de pauvreté ou se situant en dessous ne s’en éloigne pas ou s’y enfonce même parfois plus lorsqu’elle s’agrandit. Démonstration pour deux exemples (avec une aide au logement pour un loyer de 700€ en Île-de-France) :
« Les gens font tout pour toucher le maximum d’aides » Faux. Au contraire, un grand nombre ne sollicitent pas les aides auxquelles ils ont droit. Pour différentes raisons (volonté de ne pas dépendre de l’aide publique, complexité des démarches, le manque d’information, souhait de ne pas être contrôlé…), une partie plus ou moins importante des personnes éligibles à différentes aides n’en font pas la demande. Les taux de non-recours sont les suivants (source : L’Envers de la fraude sociale. Le scandale du non-recours aux droits sociaux, Odenore, Éd. La Découverte, 2012) : 50% en moyenne pour le RSA (68% pour le RSA activité, 35% pour le RSA socle), 29% pour la CMU complémentaire, 68% pour le tarif première nécessité d’EDF, 62% pour le tarif spécial solidarité de GDF, entre la moitié et les deux-tiers pour les tarifs sociaux dans les transports urbains. « Les pauvres demandent tous des droits, mais ça va avec des devoirs » Bien sûr. Mais l’accompagnement produit de meilleurs résultats que la contrainte et l’obligation. À la question « Faut-il obliger les allocataires du RSA à travailler ? » (sur le site du Journal du net, http://bit.ly/W8bfnM), 38 contributeurs sont d’accord, 13 ne sont pas d’accord.
« On peut s’en sortir mieux au RSA qu’avec le SMIC » Faux. Dans tous les cas de figure, l’écart est important et n’est pas comblé par les différentes aides possibles. L’observation chiffrée de quelques cas de figures montre que l’on ne peut pas s’en sortir mieux avec le RSA qu’avec le SMIC. Prenons le cas d’un couple locataire à Paris avec un loyer de 700€ mensuels :
NB : le RSA socle comprend les allocations familiales ; le RSA activité se calcule par la formule RSA activité = montant forfaitaire RSA + 62% des revenus d’activité (sans AF) – Ressources du foyer (avec AF) – forfait logement (en cas d’aide au logement). Le forfait logement à déduire s’élève à 116€ pour un couple sans enfant et 143€ pour un enfant ou plus. Pour avoir accès à la CMUC (Couverture Maladie Universelle Complémentaire), les revenus mensuels [3] doivent être inférieurs à 992€ pour un couple sans enfants et 1389€ pour un couple avec deux enfants. Bénéficier du RSA socle ouvre droit à des réductions de cantine, transports, garderie, mais ces avantages sont loin de combler les écarts constatés dans ce tableau. Dans son rapport 2011, la MRIE présente un comparatif qui va dans le même sens :
Là aussi, les écarts sont éloquents. Enfin, un dernier comparatif qui essaie d’estimer non seulement les ressources, mais aussi les dépenses d’une famille qui perçoit un SMIC à temps plein avec une autre qui ne perçoit que le RSA socle :
Commentaire :
3) Sur le travail, le chômage et la retraite « Les pauvres ne veulent pas travailler. » Au contraire, une majorité souhaite travailler, même sans gain financier immédiat ! Alexis de Tocqueville écrivait en 1835 dans son Mémoire sur le paupérisme : « L’homme, comme tous les êtres organisés, a une passion naturelle pour l’oisiveté. […] Toute mesure qui fonde la charité légale sur une base permanente et qui lui donne une forme administrative crée donc une classe oisive et paresseuse, vivant aux dépens de la classe industrielle et travaillante. »
« Les bénéficiaires du RSA ne font pas d’efforts réels pour chercher du travail. » Faux. La plupart des bénéficiaires du RSA ont l’obligation de chercher un emploi, sous peine de diminution ou suspension de l’allocation. Mais les préjugés peuvent être forts à l’égard des personnes qui touchent cette allocation, ce qui ne facilite par leur recrutement. « Si on veut vraiment travailler, on trouve. » Non, la situation n’est pas si simple. Dans l’état actuel du marché de l’emploi (entre trois et cinq millions de chômeurs en France en 2012, selon la catégorie que l’on considère [5]), tout le monde ne parvient pas à trouver du travail. De plus, certaines personnes restées depuis longtemps sans travail ont besoin d’être particulièrement soutenues pour revenir à l’emploi. Elles rencontrent par ailleurs des freins à la reprise d’un travail qui sont souvent méconnus (voir « Les pauvres ne veulent pas travailler »). 4) Sur le logement « Les logements sociaux devraient être attribués en priorité aux gens qui travaillent. » Faux. L’impératif de solidarité nationale exige que chacun, qu’il ait ou non un emploi, puisse disposer d’un logement adapté à ses ressources. Le droit à un logement digne est reconnu pour tous les citoyens en France. De fait, on constate malheureusement aujourd’hui que les personnes possédant un emploi accèdent en priorité aux logements sociaux. « En période de restriction budgétaire, il est normal que l’État réduise l’aide au logement social » Faux. C’est la réalité, mais c’est un mauvais calcul. Tout d’abord parce, en contrepartie, l’ensemble des crédits que l’État consacre à la politique d’hébergement peut être estimé à 1,5 milliard d’euros chaque année (source Cour des comptes, rapport de novembre 2011 sur « La politique publique de l’hébergement des personnes sans domicile »). 5) Sur la Sécurité sociale et la santé « Les pauvres sont des fraudeurs. » Faux. Il ne s’agit pas de nier la fraude aux prestations sociales, ni la nécessité de lutter contre elle. Mais elle est faible par rapport aux autres types de fraudes, auxquels les discours stigmatisants s’intéressent beaucoup moins.
60 millions d’euros de fraude au RSA en 2009 pour environ deux millions de bénéficiaires, cela représente en moyenne 30 euros par personne et par an. « La fraude des pauvres est une pauvre fraude », estime le Conseil d’État en février 2011 (entretiens « Fraude et protection sociale » publiés dans la revue Droit social n°5, mai 2011). « Les bénéficiaires de la CMU en profitent pour faire des soins de confort dont ils n’ont pas vraiment besoin » Faux. Leur consommation de soins est légèrement supérieure, mais c’est parce que leur état de santé est moins bon. Dans l’article « L’impact de la CMU sur la consommation individuelle de soins » (revue Études et résultats de la DREES, n°229, mars 2003), le chercheur Denis Raynaud observe que les dépenses de soins moyennes s’établissent en 2000 à 1 627 € pour les bénéficiaires de la CMU, soit 13% de plus que pour d’autres personnes assurées au régime général (1 443 €). Les premières étant un peu plus jeunes en moyenne que les secondes, si l’on compare à âge équivalent, cet écart atteint 30%, mais il s’explique principalement par un état de santé moins bon chez les bénéficiaires de la CMU et non par une consommation de soins injustifiée. À état de santé égal, les dépenses des bénéficiaires de la CMU ne sont supérieures que de 14% à celles des autres assurés complémentaires pour les dépenses sans hospitalisation, et semblables pour les dépenses hospitalières. « Grâce à la CMU, tout le monde a accès aux soins. » Faux. Dans son rapport d’activité 2009, le Fonds CMU estimait que 29% des bénéficiaires du RSA socle n’avaient pas accès à la CMU (couverture maladie universelle). Pour l’aide à l’acquisition d’une complémentaire santé (ACS), le taux de non-recours est de 70%. Par ailleurs, 22% des bénéficiaires de la CMU-C renoncent à des soins pour des raisons financières, alors qu’ils sont 15% parmi les bénéficiaires d’une mutuelle privée. Par ailleurs, lorsque l’on est pris en charge par la CMU, on est parfois confronté à des refus de soins de la part de certains professionnels de santé. Selon le Fonds CMU, un quart des médecins refusent des patients bénéficiaires de la CMU. Ce taux est plus élevé chez les dentistes (32%), les ophtalmologues (31%), généralistes et gynécologues de secteur 2 à honoraires libres : respectivement 33% et 40% (source : « Refus de soins : le testing 2009 », Fonds CMU, 2009).
[1] Voir le rapport du Sénat sur Pôle emploi, juillet 2011, et l’avis sur « Pôle emploi et la réforme du service public de l’emploi » (juin 2011) du Conseil économique, social et environnemental. [2] D’un autre côté, les budgets des départements pour les politiques d’insertion liées au RSA ne sont pas toujours mieux dotés. Dans son livre Salauds de pauvres, Benjamin Griveaux écrit : « Alors que le chômage s’accroît et que l’effort devrait porter en priorité sur le retour à l’emploi des publics en difficulté, les moyens que je peux y consacrer [en tant que responsable des politiques d’insertion pour le conseil général de Saône-et-Loire] au mieux stagnent, au pire diminuent. » [3] Sont inclus dans ce calcul les revenus de la famille (hors RSA mais y compris allocations familiales) et un forfait logement en cas d’aide au logement : 116€ mensuels pour deux personnes en 2012 et 143€ pour trois personnes ou plus. [4] Ce sont les personnes qui ont le plus besoin de formation qui en bénéficient le moins. Un tiers des personnes ayant un diplôme du supérieur déclare avoir suivi au moins une formation au cours des douze derniers mois, alors que ce n’est le cas que d’une personne non diplômée sur dix (« Bilan formation-emploi », novembre 2011, Insee, www.insee.fr/fr/themes/detai…). [5] Et même davantage, puisque près de 20% des chômeurs ne sont pas inscrits à Pôle Emploi (voir L’Envers de la « fraude sociale », Odenore, page 151).
Post Scriptum : Un mot sur les vrais assistés qui détruisent la société ? Savez-vous, par exemple, que l'hebdomadaire "Le Point", ce journal irresponsable qui attise l'incendie par ses couvertures outrancières dénonçant "l'assistanat", perçoit 4.543.178 €uros de subventions de l'état, c'est-à-dire de nous ?
Le détail des subventions perçues par la "Presse" est listé sur ce site : Observatoire des subventions
Cliquez sur l'image ci-dessous pour lire les explications sur les mensonges du Point.
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Mise à jour le Dimanche, 27 Octobre 2013 19:22 |
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