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Evolution de la doctrine nucléaire |
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Écrit par Transitio |
Dimanche, 27 Mars 2011 00:00 |
J'ai conservé précieusement cet article du physicien nucléaire Raymond Sené, datant de mai 2008. On le trouve encore sur le site des Verts Ile de France. (Parti écologiste qui n'existe plus depuis longtemps) Il est d'une brûlante actualité, raison pour laquelle nous le reproduisons sur notre site. Il décrit dans le détail l'évolution du discours du lobby nucléaire français, de la sûreté absolue, jusqu'à la gestion de l'accident devenu certain...
COUP DE GUEULE ! De l’évolution de la doctrine de l’industrie nucléaire par Raymond SENÉ, physicien nucléaire Mardi 19 août 2008
« On est donc passé, en une quarantaine d’années, de la sûreté absolue, à l’accident possible, puis à l’accident certain, tellement certain qu’il faut travailler, non pas la sûreté pour l’éviter, mais l’acceptabilité de son occurrence par les populations ». Les allégations lors des années 50 étaient : “L’énergie nucléaire permettra de produire de l’énergie en quantité illimitée et quasiment gratuite”. Puis “Atom for peace” annonce le bonheur pour l’humanité et ce ... sans risques.
Par contre, chez nous, le Francatome est d’une sûreté inébranlable.
Arrive Tchernobyl en 1986 la grosse frayeur : un réacteur à neutrons lents peut devenir surcritique prompt et vous sauter à la figure comme un vulgaire surgénérateur. Vite il faut expliquer que les Soviétiques sont des nuls, que leurs réacteurs sont mal conçus .... etc ... même si la veille de l’accident, on vous les donnait encore en exemple.
Mais après un moment de stupeur, et la décision de hâter la fermeture des Graphites - Gaz (Chinon 2 et 3, St Laurent 1 et 2 et Bugey 1) qui n’avaient guère plus d’enceinte de confinement que les réacteurs RBMK soviétiques (telle que la centrale de Tchernobyl), notre cher M. Tanguy (ancien directeur de l’Institut de protection et de sûreté nucléaire) se hâta d’expliquer que la probabilité pour qu’un accident grave survienne sur un de nos réacteurs du type PWR était ... peanuts !!!
Donc, depuis le début du Françatome, on nous ressasse que le nucléaire est sûr, archi-sûr et que tout est prévu pour éviter, pour empêcher qu’un accident grave puisse se produire. D’ailleurs, en France, nous avons une solution pour obtenir ce résultat : il suffit de publier au journal officiel un arrêté fixant les modalités de qualité de fabrication, de construction, permettant d’obtenir cette sûreté absolue.
Puis arrive l’EPR (European Pressurized Reactor) (3). La vague de libéralisme submerge la sûreté .
Les gaines ... boff ... avec des taux de combustions de 80 à 90 GWjour/tonne ne sont garanties que grâce à une aide divine.
Mais, je pense que vous avez remarqué qu’on est passé subrepticement du zéro accident grave à un dispositif destiné à confiner le résultat d’un accident grave programmé.
La phase suivante consiste, désormais puisque l’accident grave est envisagé comme étant quasi certain, à étudier le post-accidentel.
Ces groupes de travail, composés en quasi-totalité de représentants des constructeurs et des autorités administratives, débattent doctement des astuces psychologiques qu’il faudra mettre en œuvre en cas d’accident.
Ce n’est pas surprenant que les citoyens de base n’y soient pas représentés.
On est donc passé, en une quarantaine d’années, de la sûreté absolue, à l’accident possible, puis à l’accident certain, tellement certain qu’il faut travailler, non pas la sûreté pour l’éviter, mais l’acceptabilité de son occurrence par les populations.
Et si on arrêtait le nucléaire ? Raymond SENÉ
(1) Premier accident sur un 1000 MW, mais auparavant des réacteurs expérimentaux eurent des états d’âme destructifs, et en particulier un suisse construit à Lucens (1969), qui divergea puis ne s’arrêta qu’une fois fondu.
En fait de troisième génération, c’est une resucée de la seconde, en beaucoup plus dangereux ! ! ! (4) D’ailleurs, nous avons appris, à l’occasion des réunions du débat public, qu’au dessus d’une puissance nominale de 600 MWe, les dispositifs de refroidissement destinés à sauver la cuve seraient insuffisants, voire inopérants.
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Mise à jour le Vendredi, 25 Décembre 2015 19:35 |
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